Henri Coll-Lacour dit Léri N°17

Aurait préféré naître sous un cerisier du village plutôt qu’à la clinique Saint-Roch, à Perpignan.

Se sent quand même entièrement planézol.

Poste : attaquant. Parfois buteur, finit par glisser à côté de Sid à l’arrière avec la venue de la nouvelle génération baixanenque.

Capitaine de l’équipe sans trop savoir pourquoi.

Détestait la défaite plus que tous les autres Pallagoustys réunis.

Encore traumatisé par le double échec en quart de finale à Prats, en 84 et 85.

Comme Thierry, il aurait sûrement fini bon dernier pour l’attribution de la coupe de l’élégance.

Au contraire de Thierry, fut stressé du premier janvier au 31 décembre pendant une décennie.

Supprimait tout alcool systématiquement pendant la durée des tournois (la règle était subrepticement contournée par tous ses coéquipiers dès la nuit venue, jamais le midi).

Sa philosophie tenait dans une seule pensée : une fois devant au score, inimaginable de ne pas gagner et cela s’est vérifié à chaque fois.

Anecdote :

Une grande fierté, de 76 à 88 : n’a jamais reçu un seul avertissement, que ce soit sous les couleurs baixanenques, estagelloises ou avec les Pallagoustys.

Regrettera toujours de ne pas avoir eu le plaisir de partager un tournoi avec Denis Grémot, joueur Ô combien super de l’équipe de Latour.

Jean-Luc Bonzoms dit Luke N°10

Poste : avant-centre, gaucher.

La foudre.

Marquait des buts plus rapidement qu’une mitrailleuse crache les balles.

Baixanenc d’origine.

Né sous les étoiles stéphanoises, parisiennes ou marseillaises, il aurait embrassé sûrement une carrière de professionnel au lieu d’embrasser tous les après-matchs au café Chauvel à Baixas… la bouteille de 51.

Dans les surfaces de réparation, tirait et marquait plus vite que son ombre. D’ailleurs, Frédo lui doit (à force de se faire du mauvais sang) d’avoir gardé une allure svelte pendant de nombreuses années, ce qui n’est plus le cas, malheureusement aujourd’hui.

Son gauche était terrible et certains de ses buts mériteraient de figurer dans le top 5 de la L1.

Le plus Pallagousty des baixanencs.

Depuis 81, il ne manqua que les tournois de l’été 82, service militaire oblige.

Vif, rapide, bagarreur dans le bon sens du terme, ne s’avouait jamais vaincu même lorsqu’il était à terre. Discret, timide, effacé, dès que le ballon était rangé. Une kyrielle de buts décisifs et un beau coup du chapeau en finale 88 pour le dernier tournoi.

Cependant, problème psychologique dans les séances de tirs au but. A ce jour, n’a pas mieux fait que poteau sortant.

Aurait eu bien besoin de faire un stage au CNRS avec Thierry.

Anecdote :

Etait capable d’aller jusqu’à la noyade pour récupérer dans les gouffres les plus profonds les bouteilles de vin propulsées par son capitaine dépité.

Jean Coll-Lacour dit John N°2

Natif de Planèzes, participa pratiquement à tous les tournois.

Grand gaillard. Inamovible N°2, que nous jouions en bleu, rouge, noir ou jaune. Le seul, sûrement à ce jour, à avoir encore, bien pliés dans l’armoire, ses quatre maillots flambant neufs floqués au N°2.

Au début, joua parfois goal (Prats 78, Estagel 80 et surtout une partie du tournoi de Prats 83 où il nous qualifia en arrêtant le 5 ème tir au but).

Poste de prédilection : arrière droit. Mais en sixte, sur terrain étroit, arrière tout court. Ses longues jambes faîtes de muscles et de nerfs, tâcleront tout azimut telles une moissonneuse-batteuse pendant des années. Elles se retrouveront souvent pleines de “ pélailles ” mais tel Attila, l’herbe ne repoussera plus derrière ses tâcles.

Côté but, on ne peut pas, à franchement parler, dire que le John était un buteur . A ce jour, son compteur-but est toujours bloqué à zéro, et comme la retraite a sonné depuis plus de quinze ans, il y a peu de chance que celui-ci se débloque.

Elément indispensable pour garder un résultat. Détestait la défaite, comme tous les autres pallagoustys, d’ailleurs.

Anecdote :  

Au cours d’une grillade avec nos amis de Latour, sur les bords de l’Agly, après un apéritif bien arrosé, Pierre (Dedeus) s’approche de lui avec son grand sourire et lui glisse mielleusement au creux de l’oreille : “ A Prats, cet été, j’ondulerai autour de toi. ”

Le John lui rendit son grand sourire. Doté d’une grande patience, il attend encore, quinze ans après, que Pierre vienne “ rondinéger ” dans son secteur.

Seul bémol : pratiquant le karaté de haut niveau (ceinture noire), sport incompatible avec le football, et victime de claquages musculaires à répétition, renonça, la mort dans l’âme, au dernier tournoi disputé à Prats en 88

Jean-Louis Puy dit Louis N°6

Droitier. Taille moyenne.

Poste : milieu défensif.

Mais comme Niño, pouvait jouer avec beaucoup de classe dans les buts (Estagel 83, Canet 84).

Semblait lent, comme Christophe, mais c’était juste une illusion d’optique.

Très bon tacleur. Ne rechignait jamais à revenir défendre.

De la même génération que Christophe.

Un poisson dans l’eau au milieu de Christophe, Saïd et Jean-Luc.

Plus timide que Jean-Luc.

Vu son jeune âge, ne jouera que les derniers tournois 87 et 88.

Marqua peu de buts, mais ce n’était pas son boulot.

S’appliquait à défendre et à préserver un résultat.

Le plus malin des Pallagoustys.

Amoureux de la région, il séduira une pratséenne, et aujourd’hui, le charme dure toujours.

Anecdote :

Nous nous souviendrons longtemps de son arrivée folklorique à Planèzes début août 87 en prévision du tournoi de Prats.

Il débarqua chez Henri, tenant à la main un gros panier d’osier rempli d’œufs, de pâtes, de sucreries, de légumes, de limonades etc, le tout recouvert d’un petit torchon plié avec soin par sa chère maman Josette. Henri, Saïd et Jean-Luc, assis sur les escaliers, devant la porte, furent pris d’un tel fou-rire que jamais plus il n’apportera quoi que ce soit.

José Médinilla dit Niño N°5

Gentil garçon au caractère fougueux et imprévisible.

Il fallait souvent bien canaliser toute son énergie.

Avec les Pallagoustys, pas le moindre incident à déclarer (ce qui n’était peut-être pas le cas sous les couleurs baixanenques).

Le seul joueur capable d’occuper tous les postes, de gardien de but à avant-centre (Prats 82 : avant-centre ; Estagel 84 : goal).

Très bon buteur, de petit gabarit, il compensait par une technique et une vivacité impressionnantes.

Parfois individuel, l’équipe, cependant, au bout du compte, s’y retrouvait.

Bonne frappe des deux pieds.

A partagé seulement quelques tournois avec nous.

Anecdote :

S’entendait comme larrons en foire avec ‘’John » pour aller à la buvette se désaltérer entre les matchs (bière bien sûr !) et ce, malgré l’interdiction formelle de leur capitaine

Pierre de Deus dit Dedeus

Capitaine de Latour

Capitaine de Latour. Gaucher. De taille moyenne. Avait une musculature impressionnante. Une véritable montagne infranchissable. Eternel sourire collé aux lèvres, positionné en défense centrale juste devant Frédo, il organisait le jeu de façon magistrale.

Jamais pris à défaut. N’a jamais eu le moindre problème avec qui que ce soit. Incapable d’ailleurs du moindre mauvais geste. Il savait se transformer en buteur lorsque la situation l’exigeait. Ses frappes rasantes du gauche trouvaient souvent le cadre et les filets.

Nous regretterons toujours que ses origines n’aient pas pris source 3 km plus haut en amont de l’Agly.

Aujourd’hui, nous le remercions de venir régulièrement à Planèzes nous rendre visite. Un grand merci aussi pour les trois vendanges successives partagées avec nous dans les vignes d’Henri.

Incompréhension :

Nous pensons très sérieusement que Pierre fut au cours de son enfance traumatisé par le passage d’un vol de sauterelles (‘’pallagoustys ») car, comment expliquer que ce véritable Conan le Barbare des terrains, lors de chaque tirage au sort lui désignant les ‘’Pallagoustys » comme adversaires, puisse perdre en même temps que son sourire 50% de ses moyens et au coup d’envoi du match, les 50% restants ? Mystère !

Fin vendanges 99. Nous tenions à présenter Pierre sous le maillot des Pallagoustys. Nous notons que le maillot est bien propre pour un vendangeur, soi disant motivé. Peut-être ne l’était-il pas.

Est-ce de la rancune due à l’accumulation de frustrations nées de tant de défaites consécutives ? Nous ne savons pas. Le maillot, lui, avait plutôt l’air de sortir tout droit de l’armoire, plié et bien repassé.

Robin Walden dit Walden N°11

Anglais d’origine, planézol d’adoption.

Seul véritable gaucher de l’équipe avant l’arrivée de Jean-Luc. Jouait magistralement sur le côté gauche. Plus troubadour et globe-trotter que footballeur, il ira de par le monde à la découverte de civilisations. A lui tout seul, il a visité plus de pays que nous tous réunis. Avec Robin en N°11 côté gauche, Thierry en N°7 côté droit et Henri en N°9 plein centre, l’entente était parfaite.

Incapable du moindre mauvais geste, bon buteur, marqua de nombreux buts sur les quelques tournois auxquels il participa (Estagel 80).

Il est bien dommage que le tournoi de Prats 81 ait été son dernier.

Anecdote :

Tomba amoureux fou du village et de ses cerisiers à sa première venue à Pâques 77, au point d’y avoir aujourd’hui une maison secondaire.

Saïd Hassani dit Saïd N°8

Poste : milieu de terrain, juste derrière Jean-Luc, évidemment.

Ils étaient inséparables. D’ailleurs, d’eux, nous disions Saïd et Jean-Luc, comme les cinéphiles disent Laurel et Hardy. La différence c’est que sur un terrain, ils avaient l’air de tout, sauf de clowns, et en face, il n’y avait pas grand monde pour rigoler.

Droitier ou gaucher, tout dépendait où se trouvait le ballon.

Souple, félin, l’art du dribble, très technique et infatigable.

En position moins avancée que Jean-Luc, il marquera moins de buts, mais beaucoup de décisifs (5 finales, 5 buts).

En milieu de terrain, travaillera énormément à la construction du jeu, à la récupération du ballon et Jean-Luc lui doit beaucoup de buts marqués sur contre.

Toujours souriant, rayonnait de joie de vivre.

Anecdote :

Avec son compère de l’attaque, les soirs d’été, il rentrait souvent chez Henri avec plus de trois heures de retard sur la permission de minuit (et en plus, en chantant). Henri, philosophe, finira par sortir avec eux car, à se faire du ‘’mouron », il valait mieux se le faire sur place.

Sidney Huillet dit Sid N°13

Planézol de souche, doyen des Pallagoustys, nous lui devons le respect.

Reconnaissable à son crâne dégarni, il traînera son immuable N°13 aux quatre coins de tous les terrains des Fenouillèdes.

Ses conseils tactiques lors des avant-matchs nous étaient d’un précieux secours.

Il manquera rarement un tournoi des Pallagoustys.

Poste : milieu offensif.

Plus tard, avec l’arrivée des Baixanencs plus

jeunes et plus vifs, il se glissera dans la peau d’un libéro très difficile à prendre en défaut. Très bonne relance due à son expérience de milieu de terrain. Temporisait à bon escient.

L’équipe lui doit sûrement de ne jamais avoir été battue après avoir mené à la marque.

Calme, tranquille, aucun mauvais tacle ni accrochage à déplorer au cours de nos tournois.

Pas souvent buteur , mais des buts décisifs comme celui de la victoire en 79 en finale à Prats.

Très précis sur les coups francs pour trouver un partenaire démarqué ou une lucarne. Y est pour beaucoup dans toutes nos victoires.

Anecdote :

Pendant près de dix ans, il partagea la taille de la vigne avec Henri. Ainsi, dès le mois de novembre, ils peaufinaient les tournois de l’été à venir, avec une tendresse et une minutiosité particulières pour celui de Prats.

Thierry Huillet dit Boffy N°7

Frère de Sid, donc planézol de souche également. Poste : ailier droit.

Mais pouvait jouer sur le front de toute l’attaque sans aucun problème.

Fin comme un roseau, il laissait une impression de fragilité et de devoir exploser sur chaque tacle adverse.

Avec son short trop large, il semblait sortir tout droit des années cinquante. N’aurait jamais sans doute jamais gagné individuellement la coupe de l’élégance à Prats.

Spécialité : Les râteaux et les dribbles. Il pouvait ratisser large grâce à ses longues jambes. Au niveau du dribble, balle au pied, une fois lancé, pouvait

dribbler tout le monde (même lui). Bon buteur , très précieux dans les matchs indécis, marquait régulièrement et des buts importants. Exemple : 2 buts contre Pézilla en demi-finale en 83 où nous gagnons 2-0. Un but contre la même équipe en 84 (seul but du match). Et un but en 86 contre la redoutable équipe de Prats avec un score final de 1-0.

Tranquille, confiant, n’a jamais raté un pénalty. Avec lui, dans les séances de tir aux buts, nous partions avec un but d’avance car il tirait toujours le premier.

Chercheur au CNRS, il avait eu le temps, à ses heures perdues, de trouver la solution pour battre le goal à chaque fois.

Collectif, un coéquipier bien placé recevait toujours le ballon.

Jamais stressé, toujours l’impression de planer à 10 000, mais en fait, bien présent sur le terrain.

Ne rechignait jamais à sortir pour laisser jouer un autre coéquipier.

Indispensable à l’équipe

Christophe Medinilla dit Christophe N°5

Le petit dernier des Pallagoustys. Le plus jeune et sûrement le plus doué de tous.

De petite taille, bien campé sur ses jambes, morphologie identique à son frère aîné Niño mais tout en muscles.

Technique incroyable. Impossible de lui chiper le ballon. Couverture de balle exceptionnelle. Droitier. Rayonnant quelque soit son poste. Faux lent. Savait calmer le jeu et gagner du temps.

Avec Sid à l’arrière : l’assurance tout risque.

Dommage que sa passion de la pétanque l’ait éloigné la plupart du temps de nos tournois.

Toujours souriant, timide et réservé comme Jean-Luc, dès qu’il n’était plus question de ballon.

Rarement buteur sur les quelques tournois joués. Participation essentielle au milieu du terrain.

Anecdote :

Planèzes. Mi-juin 87. 21 heures. Les étoiles brillent et les cigales se reposent. Henri, couché, ne trouve pas le sommeil. Il cogite. Le marin amène de Latour des nouvelles pas vraiment rassurantes sur l’effectif pléthorique de nos voisins ennemis, concernant le tournoi de Prats.

Une heure plus tard, il se surprend à rouler en direction de Baixas.

En plein concours de pétanque, il tombe sur Christophe et, les larmes aux yeux, le supplie de participer à ce tournoi.

Avec son grand sourire habituel, il lui répond : “ Henri, les deux premiers jours, je ne peux pas. Je dispute deux concours en triplette, mais pour le troisième jour, c’est OK. ”

A minuit, rassuré, le capitaine des Pallagoustys s’endort comme une souche, le sourire aux lèvres.

Aujourd’hui, en 2004, il se dit que le tournoi s’est peut-être gagné ce soir-là

Didier Salgas dit Didier N°9

Donnait toujours l’impression de s’être rasé avec une biscotte ‘’mastéguée ».

Poste : arrière. Droitier.

Taille moyenne, jambes poilues, solide, compact, dur sûrement sur les impacts. N’hésitait jamais à tacler. Se fondait bien dans l’équipe où il avait tout de suite compris que toute défaite était interdite.

Nous rejoindra en 86 pour trois belles années.

Avait trop de choses à faire derrière pour avoir l’occasion de marquer. S’entendait bien avec Sid, Christophe ou Henri en défense et bien sûr, avec Eric pour avoir longtemps joué sous les mêmes couleurs estagelloises.

Ne se faisait jamais prier pour venir disputer un tournoi avec nous (Prats, Vernet les Bains etc).

Très bonne détente verticale qui faisait qu’il était rarement lobé.

Dans les phases offensives, faisait toutes les touches. A l’arrière, jouait plutôt sur les côtés que plein centre. Rapide, nous amenait par les ailes des solutions intéressantes en attaque.

Comme tous les autres Pallagoustys, respectueux de ses adversaires, n’a jamais connu le moindre carton ni le moindre accrochage sérieux.

Un ‘’tout bon ».

Anecdote :

Planèzes. Jour J. Heure H – 1h30 pour Prats.

Nous en sommes au café, le téléphone sonne. Didier nous annonce qu’il ne peut venir à cause d’une panne de voiture. C’est le branle-bas de combat. Jean-Luc (le Prost de l’équipe) embarque Saïd et file à Paziols. Ils feront un Planèzes-Paziols-Prats en un temps record.

Ils débarqueront au terrain du Pla au moment de notre échauffement. Descendre de voiture, chausser les crampons, ils joueront dans la foulée et diront plus tard qu’ils avaient les jambes qui leur faisaient ‘’figue »

Eric Sibieude dit Eric N°1

Droitier.

Poste : goal.

Pallagousty de 84 à 88 non stop. Souriant, rigolard, bon vivant, boute-en-train inégalable. Un peu d’embonpoint mais malgré sa silhouette au-dessus de la moyenne générale de l’équipe, savait se trouver le plus souvent sur la trajectoire du ballon. Enorme confiance en lui, un peu comme Thierry pour les tirs au but.

Vrai lent.

Savait prendre son temps, surtout lorsque nous menions au score. Laissait jouer les ‘’six mètres » aux arrières du moment. Se concentrait uniquement sur sa ligne de but, ce qu’il faisait excellemment. Bonne prise de balle. Détente horizontale et verticale un peu courte mais comme il anticipait bien, il arrivait toujours à l’heure sur le ballon. Très attentif sur les corners. Ses sorties n’étaient jamais hasardeuses et toujours bien calculées.

En y réfléchissant, nous ne pouvons lui imputer aucun but encaissé. Bonne relance à la main.

Un goal qui n’avait pas l’air d’y toucher mais vraiment, il valait mieux l’avoir avec soi que contre.

Anecdote :

Intimement convaincu de ne pas prendre de but avec son maillot bleu fétiche des Pallagoustys, il le « réservait » pour la  finale.

En 86, face à Caudiès, il s’emploiera par de beaux arrêts à garder ses buts inviolés.

En 87, il se paiera le luxe de dire à Thierry Catala : « avec ce maillot, tu ne marqueras pas de but  » et nous gagnerons 2-0

En 88, par contre, malgré le coup de chapeau de Jean-Luc, le malin et vif Robert Lameuse fera tomber cette conviction qui ne tenait pas debout (3-1).

Eté 1980. Sid et Henri, à la tombée du jour, sur leur 500 XT, se rendent à Rasiguères pour s’inscrire au concours de pétanque. Dans la montée qui mène au terrain, ils s’amusent à faire du ‘’weeling » (lever plusieurs fois de suite la roue avant des motos). Georges, assis, assiste à la scène et lance : “ Regarde les Pallagoustys (sauterelles). ” Le lien est vite fait avec les GRASSHOPPER de Zurich (club de football suisse. Grasshopper = sauterelle). Nous nous baptisons le soir même les Pallagoustys planézols.

Prats de Sournia

24-25 août 1978

Il faut savoir que ce tournoi est né dans les esprits du staff pratséen lors du tournoi de rugby en 77 où beaucoup trop de joueurs se sont blessés.
Le tournoi était strictement réservé aux villages des Fenouillèdes afin de préserver l’esprit de ce beau canton.
A son début, le tournoi se déroulait vers la fin du mois d’août et non pas le 15 comme maintenant.
Qu’elle semblait longue cette route qui serpentait vers Prats, la première fois. Nous avions l’impression de monter au ciel et de ne jamais y arriver. Le terrain était folklorique, les gens super-sympathiques et le pays magnifique. Côté match, après le premier gagné contre Sournia, nous nous inclinons en demi-finale 3 à 4 contre Pézilla du Conflent mais il faut reconnaître que nous étions impressionnés par les frères Lameuse (Robert et André).
Pour le match de la 3ème place, nous nous imposons 4 à 1 après que Denis, le goal, n’arrête le penalty de 2 à 0 pour Ansignan. La victoire finale revenait à Prats de Sournia qui s’imposait, si notre mémoire est bonne, 3 à 0 face à Pézilla.

Debout: Denis Castéran, Philippe Motemps, Henri Coll-Lacour, Sidney Huillet
Accroupis: Joseph Gimenez, Pierre Gimenez, Louis Malet, Bernard Rodet , Thierry Huillet(Annie, supportrice)

Prats de Sournia

23-24 août 1979

Comme l’an passé, nous amenons les tentes et campons au coin du terrain, juste derrière le grand arbre.
Le premier match est gagné contre nos amis du Vivier (les Palmade, Fourcade, sans oublier “ Papy ”).
En demi-finale, nous retrouvons, comme en 78, Sournia, que nous battons à nouveau. C’est la finale alors contre Prats, tenant du trophée. Nous nous imposons 2 à 1 sur un magnifique coup franc de Sid dans un match très équilibré et où la chance nous a souri. C’est notre première victoire, notre première coupe et comme la nuit fut belle sous les tentes avec le trophée à nos côtés ! La règle à Prats, voulait que la coupe revienne au prochain tournoi pour être remise en jeu. Cette règle était difficilement imaginable pour notre capitaine, alors, nous avons fait une grosse entorse à cette règle en gardant le trophée. Mais à chaque fois où le cas s’est posé, nous avons ramené une nouvelle coupe toute neuve d’une valeur au moins égale à la précédente ou alors nous l’avons payée. De toutes manières, ce n’était pas une mauvaise idée. Au bout de deux ou trois tournois, à vadrouiller dans deux ou trois villages différents, rempli par tous les alcools possibles et imaginables, secoué par tant et tant de mains, le pauvre trophée faisait peine à voir à moitié déboulonné sans parler de l’émail bien malade. En fait, nous faisions une bonne action. Et puis, encore aujourd’hui, nous remercions les responsables du tournoi qui faisaient preuve de beaucoup de compréhension et d’indulgence à notre égard.

Debouts : Louis Malet, Jean Coll-Lacour, Bernard Rodet, Joseph Gimenez, Didier Saint-Genest, Denis Castéran
Assis : Sidney Huillet, Henri Coll-Lacour, Jean-Louis Gimenez, Pierre Gimenez, Jean-Paul Ballan(Brigitte et Pascal, supporters)

Estagel

24 août 1980

Le tournoi d’Estagel est né de la passion pour la balle ronde de Richard Arpin et Michel Ramoneda. Ils avaient l’idée de monter un club à Estagel. Trois ans plus tard, celui-ci verrait le jour avec un mélange de joueurs d’Estagel, Latour, Planèzes, Prats, Montner et Caudiès, mais ceci est une autre histoire.
Ce tournoi restera pour nous inoubliable. Encore aujourd’hui, avec nos amis de Latour, nous reparlons de cette finale jouée dans le gymnase, il y a plus de 20 ans.
Ce matin là, en match de poule, nous découvrons le Latour de Thierry Catala et Pierre Dedeus. Le match se finit 3 à 3 avec deux buts de Thierry dans les trois dernières minutes.
Une belle amitié et une grosse rivalité sont nées ce jour-là. Le soir, nous nous retrouvons en finale. Menés 1 à 4 à cinq minutes de la fin, nous revenons à 4 partout, avant de nous imposer en prolongation 7 à 5. Magique, inoubliable, notre plus beau tournoi ! A noter que Thierry Catala finira meilleur butteur du tournoi avec 8 buts.

Mélangés avec le groupe de supporters, de gauche à droite : Bernard Rodet, Jean Coll-Lacour, Sidney Huillet, Roland Lequin, Henri Coll-Lacour et Robin Walden

Prats de Sournia

1980, 29-30 août

Nous jouons pour la première fois contre l’équipe de Rabouillet lors de notre premier match, sans savoir à quel point nous allions sympathiser dans un avenir proche avec cette équipe. Qualifiés alors pour les demi-finales, nous nous heurtons à une jeune équipe de Saint-Paul qui nous éliminera aux tirs au but. De la même manière, pour le match de la 3ème place, nous battrons Ansignan après un match nul, 1 à 1 (5-3 aux tirs au but). En finale, l’équipe de Prats était encore présente et devait s’imposer face à Saint-Paul aux tirs au but après un match nul 0-0..C’est la dernière fois que le tournoi se déroulait sur le pré du Pradas qui avait la particularité d’avoir une belle bosse sur le côté mais qu’il faisait bon y vivre ! A partir de l’année suivante, le tournoi se déroulerait sur le terrain du Pla, en dessous du village, et il s’y déroule toujours.

Debout : Jean Puig, Robin Walden, Denis Castéran, Jean-Louis Gimenez, Roland Lequin
Accroupis : Jean Coll-Lacour, Henri Coll-Lacour, Sidney Huillet, Bernard Rodet, Pierre Gimenez

Estagel

août 1981

Pour ce 2ème tournoi à Estagel, nous avions le plaisir d’accueillir dans l’équipe Alain et Didier Fabresse de Prats de Sournia (si souvent nos adversaires chez eux, à Prats, pendant leur tournoi). Avec Alain Fabresse, avant-centre, les matchs de poule le matin se passèrent de la meilleure des façons. En fin d’après-midi, nous nous inclinons en finale contre Canet, 2 buts à 4. Le 4ème but venant en fin de partie alors que nous faisions le forcing pour égaliser. Mais quel beau souvenir d’avoir joué ensemble.

Debout : Jean Coll-Lacour, Jean-Louis Gimenez, Alain Fabresse, Sidney Huillet
Accroupis : Robin Walden, Henri Coll-Lacour, Didier Fabresse

Prats de sournia

1981,22-23 août

Pour la première fois, en arrivant au village, il ne fallait plus rentrer dans le village et monter à droite vers la haie de pommiers qui longeait le Pradas, mais prendre tout de suite à gauche avant le village et se laisser guider par les indications des responsables du tournoi. Nous découvrons un nouveau terrain, plus grand, plus aéré, plus plat avec de belles cages et des filets tout neufs. Le tournoi ayant pris de la renommée, le nombre de participants redoublait et cette année-là, on eut droit à des huitièmes de finale. D’entrée, au premier match, nous tombons une fois de plus sur la coriace équipe d’Ansignan et comme l’année précédente, nous les éliminons aux tirs au but. La jeune équipe de Sournia-le-Puch nous affronte alors en quart de finale et notre expérience a prévalu sur leur jeunesse. En demi-finale, nous nous retrouvons comme en 78 face au Pézilla des Pierre, André, Louis et Robert. Quel plaisir nous prenions à jouer contre eux ! car nous étions certains de disputer un match correct, propre et sans mauvais tacles. Nous prenons notre revanche sur 78 et nous revoilà à nouveau en finale face à Prats qui élimine Latour aux tirs au but (première participation au tournoi de Latour de France). Pour Prats de Sournia, c’était sa quatrième finale consécutive et aucune équipe, à ce jour, n’a réussi cet exploit.
Saïd marquera deux fois et la belle coupe descendra chez nous. Le trajet de Prats jusqu’à Planèzes, trophée bien calé sur la moto, c’était magnifique ! Nous prenions vraiment le temps d’arriver et parfois, nous aurions souhaité que le village soit bien plus éloigné.
A noter : la première apparition de Bonzoms Jean-Luc et Hassani Saïd dans l’équipe. Ces deux joueurs allaient rester longtemps fidèles à l’équipe des Pallagoustys.
Notre capitaine jouait à cette époque-là à Baixas. Saïd et Jean-Luc étaient juniors, mais le courant passait bien entre les trois joueurs. A l’occasion d’un bal d’été (à Estagel), autour d’un bon muscat, les deux lascars acceptèrent avec plaisir l’invitation au tournoi. A partir de ce jour-là, ils passèrent tous les étés à Planèzes chez Henri, découvrant la belle ambiance des bals de villages.
Quelle belle époque et quelle complicité entre nous tous !

Debout: Robin Walden, Jean Coll-Lacour, Sidney Huillet, Julien, Gérard Carrasco
Accroupis: Saïd Hassani, Jean-Luc Bonzoms, Thierry Huillet, Henri Coll-Lacour

Latour

juillet 1982

Pour la fête des Sports, le village de Latour organisa un tournoi de football. Cela se passait quelque part derrière les terrains de tennis actuels. L’herbe était rare, le sable abondant, les équipes peu nombreuses, donc, pas trop de souvenirs marquants sauf que nous perdons en finale contre Montner où jouaient Eric Sibieude et Marcel Garrigue, alors inconnus. Nous nous retrouverons tous bientôt sous les mêmes couleurs estagelloises, Eric surtout, deviendra notre goal inamovible à Prats de 85 à 88. Quel sourire et quelle joie de vivre ! Encore aujourd’hui, c’est toujours avec plaisir que nous nous revoyons.

Debout : Jean-Louis Gimenez, ?, Thierry Huillet, Jean Coll-Lacour
Accroupis : Bernard Gomard, Henri Coll-Lacour, Sidney Huillet, Joseph Gimenez

Prats de Sournia

21-22 août 1982

Cette année-là, apparaît pour la première fois la règle : un étranger par équipe, un village ne pouvant inscrire sur la feuille de match qu’un seul joueur extérieur au village. Il n’était pas facile pour les organisateurs du tournoi de vérifier que les équipes respectent la règle mais nous, avec nos amis de Baixas, nous ne pouvions pas passer à travers : ils étaient trop connus !
Pour ce tournoi, nous avions donc notre étranger en la personne de José Medinilla dit “ Niño ”. Garçon très fougueux, nous avons bien insisté auprès de lui pour qu’il n’y ait pas le moindre problème au cours de ce tournoi. Pour Saïd et Jean-Luc, sous les drapeaux cette année-là, le problème ne se posait pas !
Nous débutons le tournoi en huitième de finale contre, une fois de plus, Ansignan. Et c’est par la plus petite des marges, 1 à 0, que nous passons. Le quart de finale nous voit retrouver Pézilla du Conflent, et à nouveau, c’est par un but d’écart que nous nous sommes imposés : 2 à 1. La demi-finale se joue contre Le Vivier dont l’équipe s’est considérablement rajeunie. Après un match crispant, nous nous qualifions sur un score de 2 à 1. En finale, nos amis de Latour sont là. Ils ont une belle équipe. Ils jouent bien. Ils nous mènent 2 à 0. Nous revenons à 2 partout sur un pénalty de Niño et un but d’Henri. La prolongation ne donnera rien et nos amis se montrent plus adroits que nous aux tirs au but : 4 à 2. Et pour la première fois, ils gagnent le trophée.

Debout : Thierry Huillet, Sidney Huillet, Jean Coll-Lacour, Jean-Louis Gimenez
Accroupis : Niño ou José Medinilla, Joseph Gimenez, Henri Coll-Lacour, Bernard Gomard

Caudies

fin août 83

Serge Siffre et René Payrard, lors de la remise des coupes à Sournia, la semaine précédente, nous invitent pour la fête de Caudiès à un tournoi triangulaire. Pour jouer à 11 sur un vrai terrain, notre équipe est formée à nouveau de joueurs de Baixas, Latour, Planèzes.
Les deux matchs disputés seront gagnés sur le même score de 2 à 0. Ces deux matchs ont été très agréables à disputer et tous les joueurs de l’équipe regrettaient de ne pouvoir jouer ensemble en championnat toute l’année.
Encore aujourd’hui, nous remercions nos amis de Caudiès pour cette invitation.

Debout: Jean Coll-Lacour, Sidney Huillet, Laurent Fontaine, Pierre Dedeus, José, Saïd Hassani
Accroupis: Henri Puy, Christophe Medinilla, Thierry Catala, José Medinilla dit “ Niño ”, Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, Jean-Louis Puy

Estagel

juillet 83

Nous avons gardé beaucoup moins de notes sur le tournoi d’Estagel que sur celui de Prats de Sournia. Alors il est difficile de mettre des noms sur les équipes que nous avons rencontrées. Nous avions formé l’équipe avec nos amis de Baixas : Jean-Louis Puy qui jouait dans les buts et Christophe Medinilla, disputaient leur premier tournoi avec nous. Niño et Jean-Luc complétaient l’équipe.
Les matchs de poule le matin se sont bien passés pour nous et nous sommes allés nous détendre dans notre chère rivière. L’après-midi, nous nous sommes, petit à petit, glissés jusqu’à la finale… contre Latour. Elle n’a pas été facile cette finale contre Denis, José, Pierre, Thierry.. et puis ils nous avaient battu à Prats l’été d’avant, alors, il y avait de la revanche dans l’air. Nous nous imposons au finish 3 à 2 et après la remise des coupes, nous nous sommes tous retrouvés au bistrot de Latour à trinquer.

Debout : Thierry Huillet, Sidney Huillet, Farreng Georges, Jean-Louis Puy
Accroupis : Henri Coll-Lacour, Niño ou José Medinilla, Jean-Luc Bonzoms, Christophe Medinilla

Prats de sournia

1983, 13-14-15 août

Cette année-là, le comité décide d’avancer le tournoi au 15 août.
Nous avions un problème d’effectifs pour former l’équipe ; nous étions cinq : Jean-Louis, Jean, Sid, Thierry, Henri. Nous décidons de faire venir Saïd, Jean-Luc et Niño de Baixas, en sachant très bien qu’en fonction de la règle de “ pas plus d’un étranger par équipe ”, ils joueraient à tour de rôle sur le terrain. Heureusement que pour le 13, Francis Bedos, de Rasiguères, avait pu se joindre à nous. Il n’était disponible que ce jour-là et c’est peut-être grâce à lui que nous gagnerons le tournoi, car il a été bel et bien présent contre l’équipe de Latour.
Le tournoi a pris de l’ampleur. De plus en plus d’équipes se manifestent et nous jouons pour la première fois un seizième de finale.
Nous héritons de Caudiès 2 au tirage et nous nous qualifions pour les huitièmes contre Latour : le gros choc du tournoi. Le match entre les deux derniers vainqueurs. Le match sera serré, tendu, peu d’espace, peu d’occasions de buts de part et d’autre. La prolongation ne changera rien. C’est l’épreuve des tirs au but comme l’an passé. Nous gagnerons 4 à 3 avec cette immense joie du dernier pénalty de la série arrêté par notre gardien. Lors de ce match, Latour nous aura permis de jouer avec Saïd et Jean-Luc ensemble sur le terrain. Cela reflète bien l’état d’esprit qu’ils ont toujours eu. Le lendemain pour le quart de finale, Francis n’est plus là, mais Niño arrive. Nous jouons “ La Croix De Fer ” : après avoir été menés, nous nous imposons 4 à 1. Pour la demi-finale, nous trouvons Pézilla sur notre chemin. Pierre Bernadach garde les buts, Thierry marquera deux fois et pendant que Saïd, Jean-Luc et Niño jouent un tiers de match chacun, nous courons comme des dératés. La finale nous opposera à Caudiès 1, Caudiès de Serge le Fougueux, Patrice tout en finesse et René le stratège. La première mi-temps arrive sur un 0-0. Serge déménage derrière et il n’est pas facile de marquer. Puis, sur une touche, nous ouvrons le score. Ensuite, nous avons beaucoup de mal à garder ce but d’avance. Saïd, qui va jouer le dernier tiers du match, va nous libérer : 2-0. Son sourire ressemblait à un soleil. Caudiès accuse le coup et le score ne bougera plus.
Lors de la remise des trophées, quelle surprise après que le maire Jeannot Calvet nous ait remis la grosse coupe de voir Monsieur Paul Blanc, au nom du Conseil Général, nous offrir une deuxième coupe ! Geste qu’il devait refaire dorénavant à chaque tournoi.
Avant de redescendre sur Planèzes, nous avons bien pris le temps de partager ce grand moment avec tous les joueurs présents sur la place.

De gauche à droite : Jean Coll-Lacour, Thierry Huillet, Henri Coll-Lacour, Jean-Louis Gimenez, Jean-Luc Bonzoms, Saïd Hassani, Niño ou José Medinilla et Sidney Huillet

Anecdote

Planèzes, 13 août, 11 h. Notre capitaine Henri est à prendre avec des pincettes et dans le bon sens du poil. La veille ou l’avant-veille, à Prats, le tirage au sort du tournoi a, dans un premier temps, donné un seul match préliminaire (Planèzes s’y cogne contre Caudiès II complètement inconnu) et au cas où, dans la foulée, au premier tour, la grosse équipe de Latour I.

John et Sid partent les premiers faire le plein des motos à Rasiguères. En 83, monsieur Albert Alibert tenait l’essence et le café.

Henri les rejoint quelques minutes plus tard. Il fait le plein de sa XT, entre dans le bistrot pour régler et trouve les deux lascars accoudés au bar en train de saliver sur deux belles suzes bien fraîches, suzes offertes par Gilles, un jeune du village à l’occasion du jour de ses vingt ans (John et Gilles étaient voisins au Moulin à Vent de Perpignan depuis des années). Impassible, sans jeter un seul coup d’oeil à qui que ce soit, Henri paie et marmonne : “ Continuez comme ça, on va gagner Latour. ” Les deux suzes sont restées bien sagement alignées sur le comptoir. Comme des enfants surpris en train de voler des fraises dans un jardin, les deux aînés, penauds, vont enfourcher leur moto et rentrer au village.

En fin d’après-midi, après avoir éliminé Caudiès, nous faisons match nul contre Latour (0-0). Comme à la dernière finale, c’est à nouveau les tirs au but. Thierry, Saïd et Henri réussiront le leur. A ce moment là, nous menons 3-2. Jean-Luc fera poteau sortant et Latour revient à 3 partout. Sid ne tremblera pas et du plat du pied marquera le quatrième et dans la foulée, le John, auteur d’une superbe parade,

nous envoie en quart de finale. Dans les dix secondes qui suivent, 80 kilos tout noirs faits de cheveux, de sueur, de poussière, d’herbe et de joie se nouent autour de son cou… Son frère qui lui promet autant qu’à Sid deux belles suzes bien fraîches le soir même au bal à Caramany.

Gilles, l’été dernier a doublé la mise (40 ans). Il a eu le temps depuis de changer d’opinion sur ce gaillard chevelu qui avait fait irruption pour ses 20 ans au café Alibert.

Tous les 13 août, avec Henri, ils reparlent de ses suzes … en sirotant un bon rosé Trémoine bien frais qui, à l’image des Pallagoustys, chaque fois qu’il s’inscrit dans un tournoi, rafle médailles, premier prix ou Bacchus.

Sournia

3ème semaine d’août 1983

Le village de Sournia organise pour la première fois son tournoi. Il se déroulait dans une sorte de cuvette. Le terrain était grandeur nature avec de vraies cages. L’herbe était rare, les cailloux plus nombreux mais ça pouvait aller. Pour participer à ce tournoi, il fallait être plus nombreux. Nous avions formé une équipe avec Latour, Baixas et Planèzes. De match en match, nous nous sommes hissés en finale contre Caudiès, et pour la première fois, il y aura deux vainqueurs dans le tournoi. En effet, l’orage terrible qui tombe en fin d’après-midi oblige les organisateurs à annuler la finale. Ça tombait bien car les deux coupes pour les finalistes étaient identiques. Il pleuvait tellement que nous laissons toutes nos motos à Sournia chez des amis joueurs et nous reviendrons les chercher quelques jours après.

Pêle-mêle dans l’escalier en partant du haut: Jean Coll-Lacour, Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, José Navarro, Frédo Roulette, Thierry Catala, Pierre Dedeus, Jean-Louis Puy, Denis Gazeu, Gaétan

Prats de Sournia

14-15-16 août 84

Nous allons passer comme une étoile filante dans ce tournoi. Dans l’équipe, côté “ étranger ”, Jean-Luc Bonzoms, point à la ligne.
Un premier match, difficilement gagné contre nos amis de Pézilla, 1 à 0. Et puis, la grosse déception, en quart de finale, avec l’élimination contre L’Aïchous de Sournia (futur vainqueur de l’épreuve) des frères Blanc : 3 à 5 aux tirs au but après un match nul, 1 partout.
Nous nous promettons de mieux faire l’année suivante.
La déception était tellement grande que personne ne pensa une seule seconde à faire une photo d’équipe, mais celle-ci se rapprochait beaucoup de celle de 85.
Par contre, nous assistons le plus fidèlement du monde, à toutes les parties du tournoi et nous trinquerons avec L’Aïchous sur la place de Sournia après la remise des coupes.

Canet

1984

Cette année-là, nous ne pouvons participer au tournoi de Sournia, faute de combattants. La plupart de nos joueurs clés vadrouillent un peu partout à travers le monde sauf chez nous, à Planèzes.

Henri se laisse tenter par l’invitation de Saïd et Jean-Luc à disputer le tournoi de Canet. C’est le dépaysement complet pour Henri. Pas un joueur de connaissance à qui dire bonjour ! Des terrains à la pelle ! Six ou sept matchs (ou peut-être plus) qui se déroulent en même temps ! Des ballons voisins qui traversent, empiètent ou viennent agacer en plein match ! Un autre monde que celui bien douillet de notre beau Fenouillèdes. Et alors, pour y comprendre quelque chose dans leur mode de fonctionnement et de logique de qualification, il fallait être fort ! Aujourd’hui encore, Henri n’a toujours rien compris !

Car attaquer des matchs de poule par 3 défaites consécutives et être encore en lice dans le tournoi, c’était magique !

Les matchs se jouaient avec 5 joueurs de champ, un goal, un remplaçant.

Le souvenir, vingt ans après, s’estompe un petit peu.

Toujours est-il que l’équipe (inscrite sous le nom de Baixas) se retrouve à patauger dans des barrages bien compliqués. A partir de là, l’équipe se met à gagner tous ses matchs pour se retrouver très tard dans la nuit en demi-finale. Malgré trois tirs sur les montants (Henri, Saïd, Jean-Luc), Baixas s’incline : 0-1.

Pour la 3 ème place, l’équipe s’imposera 1 à 0 sur un but de Jean-Luc.

Henri se voit déjà avec des coupes plein les bras. Pour une 3 ème place dans un tournoi réputé comme celui de Canet, c’est un minimum ! Vous pensez ? Débuter le tournoi à l’aube (8 heures), disputer plus de 15 matchs pour finir à minuit passé 3 ème du tournoi. La récompense : UNE coupe pour le fair-play ! !

Henri a vraiment eu l’impression que le comité d’organisation de Canet se moquait du monde et comme le corbeau dans la fable de La Fontaine, jura qu’on ne l’y reprendrait plus. Heureusement, ses coéquipiers, avec beaucoup de plaisir, lui offrirent la coupe estimant que l’air de Planèzes lui serait plus bénéfique que l’air de Baixas (entre nous, même à 6 voix contre 1, la coupe serait venue chez nous).

Il reste surtout de cette journée-là, les énormes fous rires pris par l’équipe entre midi et deux grâce à l’humour de Jean-Luc.

Le lendemain, en fin d’après-midi, avec un petit pincement au coeur, Henri écoutait l’équipe de Latour traverser notre village en klaxonnant, la coupe du tournoi de Sournia bien rivée entre leurs mains. Plus tard, avec un grand sourire plein d’amitié, discutant du tournoi de Sournia, Henri glissera à Pierre Dedeus : “ Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! ”

Debout  : Jean-Louis Puy, Vonick Chauvel, Jean-François Marin

Accroupis: Christophe Medinilla, Saïd Hassani, Henri Coll-Lacour, Jean-Luc Bonzoms

Prats de sournia

15-16-17 août 85

Vingt-trois équipes, cette année-là, participent au tournoi. Des matchs de poule sont organisés. Nous sommes avec Caudiès, Rabouillet et Sournia. Nous finissons premiers du groupe avec trois victoires consécutives. Tout va bien pour nous !
Suite à la règle, “ un étranger par équipe ”, seul Jean-Luc joue.
En quart de finale, nous jouons contre la jeune équipe du Vivier. Nous dominons complètement le match mais… il y aura toujours un pied, un poteau, un bon gardien pour que le ballon ne franchisse pas la ligne !
Sur pratiquement leur seule occasion, Le Vivier marquera, et comme l’an passé, nous sommes sortis du tournoi en quart de finale. C’était un beau cadeau que les joueurs du Vivier faisaient à leur capitaine, Capela Thierry, qui se mariait ce jour-là (si notre mémoire ne s’embrouille pas trop).
Nos amis de Latour continueront leur petit bonhomme de chemin et après avoir écarté Caudiès en quart de finale aux tirs au but (6 à 5), Prats 4 à 1 en demi-finale, ils s’imposeront face au tenant 84 l’Aïchous, sur un but du redoutable Thierry Catala.
A la remise des coupes, nous étions toujours les derniers, quoi qu’il arrive, à quitter la place de Prats qui était un lieu magique pour nous.
Ce jour-là, après que bien d’équipes aient déjà regagné leurs villages, nous discutions toujours avec nos amis pratséens (Didier, Guy, Jeannot, André etc). Ils convenaient que cette règle d’ “ étranger ” n’était pas équitable pour tout le monde et ils décidèrent ce soir-là, alors que les étoiles commençaient à briller dans le ciel, de passer le nombre de joueurs étrangers à deux par équipe. De la même façon, cette règle disparaîtrait définitivement pour le tournoi 88.

Debout: Jean-Luc Bonzoms, Thierry Huillet, Jean Coll-Lacour
Accroupis: Eric Sibieude, Henri Coll-Lacour, Jean-Luc Soler, Sidney Huille

Guy Marcérou

En ce début d’été 85, une idée naît, se dessine, se précise dans nos esprits : rendre hommage à ce grand bonhomme de Prats, faiseur de plaisirs, de miracles, de partages et de joie de vivre. Pour nous, Guy, c’était un monument : la Tour-Eiffel, non, l’Arc de Triomphe, l’Arc de Triomphe des Fenouillèdes.

Guy, crâne dégarni (maintenant, n’en parlons même pas, 2004), oeil vif, regard franc, était omniprésent sur tout le terrain du Pla. Toujours à l’affût du moindre détail à améliorer.

Rien que pour le revoir après une année écoulée, ça valait le coup de s’inscrire au tournoi. En signe d’amitié, nous hésitons entre lui offrir des fleurs ou une coupe. Puis, nous optons à l’unanimité pour la coupe pensant qu’elle fanera moins vite. Nous tenons à le remercier pour ces trois jours qu’il nous offre à Prats pour la 8 ème année d’affilée. Trois jours de rêve, de bonheur, de paix, de joie et de partage. Trois jours synonymes de don du ciel, de pain béni. Soixante-douze heures au terrain du Pla avec tout le Fenouillèdes, que demander de plus ?

Les siècles passeront, personne ne fera mieux. Il avait en plus une qualité énorme : il était marseillais !

Il lui en prenait du temps, ce tournoi. D’ailleurs, il nous le disait souvent. Tout l’hiver à réfléchir, penser, inventer, calculer. Trouver des coupes, si possible gratuites, des sponsors. Il innovait tous les étés (fanfares, sono …).

Alors, ce jour-là, à la remise des récompenses, surpris et ému, il monta sur le podium, coupe à la main et, humble comme toujours, la dédia à tous les pratséens impliqués dans l’organisation du tournoi.

Au début de l’année 86, une carte postale signée de sa main, nous arrivait :

Amis Pallagoustys

Bon et heureux tournoi 86. En espérant de tout coeur

vous voir sur le podium. Merci pour les photos. Cette

année, il y aura des nouveautés.

Guy

Cette carte respirait tellement la sincérité qu’elle nous portera chance trois tournois d’affilée. inutile de préciser qu’elle est à la place d’honneur dans l’album 86.

Guy, nous sommes en 2004, mais les Fenouillèdes sans ton tournoi ressemblerait un peu à un Pallagousty sans aile

Sournia

juillet 1985

Cet été-là, pour aller jouer à Sournia, nous formons l’équipe avec Eric Sibieude et Marcel Garrigue de Montner, Saïd et Jean-Luc qu’on ne présente plus et nous.
Nous n’avons que peu de souvenirs des matchs disputés. En match de poule, le premier après-midi, nous perdons contre Ansignan tout en restant qualifiés pour la suite du tournoi. A la fin de cette première journée, en redescendant vers Planèzes, nos voitures et celles d’Ansignan se suivaient. Gentiment, ils nous branchaient en klaxonnant. Cela nous a motivés davantage pour le lendemain et nous nous retrouvons en finale. Cette fois, nous les gagnerons. Après la remise des coupes au café de Sournia, nos amis pézillanais nous inviteront à un bon apéritif à la fontaine de leur village. Merci encore à Jean-Louis, Pierre, André et tous les autres joueurs !

De gauche à droite: Jean Coll-Lacour, Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, Saïd Hassani, Eric Sibieude, Marcel Garrigue, jean claude Serre, Jean-Luc Soler, Sidney Huillet

Prats de Sournia

15-16-17 août 86

Lors du tirage au sort cette année-là, nous n’étions pas tête de série. Nos deux places quart finalistes lors des deux dernières éditions ne nous le permettaient pas. Nous n’avons pas été gâtés. D’entrée, ni plus ni moins que l’équipe de Prats 1. Vaillante, accrocheuse, athlétique, l’équipe des frères Fabresse nous a donné beaucoup de fil à retordre. Heureusement, Thierry Huillet nous marquera un but dont il a le secret et en s’accrochant, nous l’emportons 1 à 0. Dans cette poule à trois équipes il y a Caramany que nous rencontrons pour la première fois depuis la création du tournoi. Nous gagnons 3 à 0 et rencontrons en quart de finale la tête de série n°2. L’Aïchous. l’Aïchous, c’est le vainqueur 84, le finaliste 85. Ils sont jeunes, ils courent vite et ils jouent bien. Nous, nous savons que nous prenons peu de buts. Alors, nous laissons le soin à Jean-Luc et Saïd de marquer au moins une fois et pratiquons la défensive. Le match sera superbe et les deux compères marqueront une fois chacun. Jean-Luc, le premier d’une talonnade magique qui surprendra le goal, Manu. Saïd, le deuxième d’un lob pratiquement du milieu du terrain près de la ligne de touche devant un Manu trop avancé.
Score final : 2-0.
La demi-finale voit débarquer la tête de série n°1 : Latour. Frédo, le gardien de cette équipe, avait toujours l’habitude de dire à Jean-Luc lors de grillades amicalement partagées : “ toi, tu te débrouilles toujours pour m’en mettre un. ” Et ce jour-là, comme les autres fois, Frédo a eu raison. Un premier tir de Jean-Luc sur le poteau d’entrée suivi un peu plus tard d’un deuxième qui fera mouche à ras de terre. Nous menons à la marque. Pour nous, c’est l’essentiel !
Nous serons vaillants et malgré de belles occasions des deux côtés, le score ne bougera pas.
En finale, Caudiès, qui vient de se débarrasser de Pézilla, est la quatrième tête de série pour nous dans ce tournoi. Par Saïd, nous avons la chance de marquer en début de match. Après, malgré un match ouvert, le score n’évoluera plus. Nous retrouvons, trois ans après, ce merveilleux parfum de la victoire. Qu’elle était belle cette coupe ! Qu’il était bon de la récupérer après l’avoir vue filer à Sournia et à Latour ! Là, elle allait descendre tranquillement à Planèzes, et… elle y est encore !

Debout: Saïd Hassani, Didier Salgas, Jean Coll-Lacour, Jean-Luc Solère, Eric Sibieude
Accroupis: Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, Thierry Huillet, Sidney Huillet

Debout: Saïd Hassani, Jean-Luc Solère, Didier Salgas, Eric Sibieude, Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, Jean Coll-Lacour
Accroupi: Jeannot Calvet (maire)
Manquent sur la photo les frères Huillet (Sid et Thierry) qui n’ont pu assister à la remise des coupes.

Sournia

juillet 1986

Pour ce tournoi, nous étions quatre de Planèzes (Jean-Luc S., Jean, Henri et Sid), trois de Baixas (Khaled, Jean-Luc, Saïd), Thierry Catala de Latour, Eric Sibieude de Montner et René Payrard de Caudiès qui avait décidé de le jouer avec nous. Qu’il était agréable de manger devant la maison, sous les acacias, tous ensemble à plaisanter, rire et jouer à la pétanque !
Après, nous prenions la direction de Sournia.
Le premier jour, nous nous sommes bien tirés des matchs de classement pour arriver en demi-finale contre Ansignan. Cette équipe était toujours très difficile à jouer, physique, batailleuse mais nous arrivons en finale et jouons contre Pézilla. Le score importe peu et la mémoire nous fait défaut, mais les photos classées dans l’album montrent les deux équipes bras dessus, bras dessous, posant avec les coupes et l’essentiel est bien là ! Quelle émotion de les regarder encore aujourd’hui !

Debout: Jean Coll-Lacour , Jean-Luc Soler, Khaled Hassani, Eric Sibieude, Saïd Hassani
Accroupis: Thierry Catala, Jean-Luc Bonzoms, Henri Coll-Lacour, René Payrard, Sidney Huillet


Prats de Sournia

14-15-16 août 87

Cette année-là, beaucoup d’équipes s’inscrivent. Pour la première fois dans un tournoi, nous sommes dans une poule de quatre. Tant mieux car nous aimons jouer et il est plus facile de se qualifier. La première équipe rencontrée se trouve être “ les Albas ” d’Ansignan. Nous gagnons 4 à 0 en jouant bien et en retrouvant nos marques sur le terrain du Pla.
Le deuxième match nous oppose à l’équipe de Latour composée de jeunes joueurs. Les équipes de Latour, que ce soit l’équipe 1 ou 2, il faut s’en méfier comme d’un serpent. Nous jouons sérieux, réussissons à marquer deux fois et ensuite, nous contrôlons le match. Rabouillet (les copains), est la quatrième équipe de la poule. Contre eux, nous menons rapidement à la marque grâce à l’inévitable Jean-Luc, et puis, à partir de là, c’est la décontraction au sein de l’équipe. Rabouillet égalisera et il faudra un gros remontage de bretelles de la part de notre capitaine pour éviter la défaite. Le score ne bougera plus. Qualifiés pour les quarts de finale, nous jouons contre Prats. C’est une équipe physique et bien équilibrée dans toutes ses lignes. Une fois de plus, Jean-Luc, d’une belle tête, nous sauvera la mise à deux minutes du coup de sifflet final. En demi-finale, nous retombons sur l’équipe 2 de Latour en se doutant que ce sera bien plus difficile qu’en match de poule. Saïd ouvrira la marque sur un pénalty indiscutable et indiscuté par les joeurs de Latour. Jean-Luc ajoutera un deuxième but juste avant la mi-temps. Les tourils réduiront la marque en seconde mi-temps, presseront pour égaliser mais le score en restera là. En finale, l’adversaire sera Latour 1, la grosse équipe du tournoi. Sûrement cette année-là, la plus belle à avoir joué et la plus forte que nous ayons rencontrée. Que du beau monde ! Laurent, Frédo, Pierre, Thierry, Alain, Yannick et Denis (arrivé juste le jour de la finale). La veille, ils ont atomisé Ansignan 5 à 1 avec un football de rêve. Nous, sans nous faire remarquer, nous sommes là. Si Denis apparaît comme un atout pour Latour, nous avons le nôtre en la personne de Christophe Ménédilla (qui nous avait promis d’être là pour le dernier jour du tournoi, les deux premiers étant réservés à la pétanque). Il va nous faire du bien, Christophe Medinilla : l’assurance tout risque à l’arrière pour distribuer le jeu. Henri jure avoir vu Thierry Catala blêmir en voyant débouler Christophe sur le terrain du Pla. Ce match était fantastique.

Nous attaquons la finale pied au plancher. Il fallait surtout les empêcher de pratiquer leur jeu collectif fait de passes courtes. Alors, à force de tacles (tous réguliers), de se faire violence, nous les avons fait déjouer. Une carte postale de Pierre Dedeus datée du 27 août en provenance de Thira (Grèce), en bonne place dans l’album 87, dit entre autres : “ Je pense encore à cette finale perdue devant une équipe motivée et combattante. ”

A la mi-temps, nous nous retrouvons 0 à 0. Saïd marquera le premier but dans son style bien particulier et alors que Latour, par Denis, Thierry, Laurent, aurait mérité d’égaliser, Jean-Luc, toujours à l’affût, sur un loupé d’Alain, à deux minutes de la fin, va fusiller le pauvre Frédo et assurer la victoire. Quelle joie d’avoir gagné face à une telle équipe. Pour la deuxième fois consécutive, nous nous retrouvons sur la place de Prats en vainqueurs. Nous la quitterons comme d’habitude, bons derniers, après avoir pris le temps de savourer l’instant présent. Un peu plus tard, sous les étoiles, à Ansignan, nous attendaient des “ Planèzes, Planèzes, tralala lalère, Planèzes, Planèzes, tralala lala. ”

Nous nous endormirons très tard cette nuit-là.

Debout: Jean-Louis Puy, Didier Salgas, Jean Coll-Lacour, Eric Sibieude

Accroupis: Sid Huillet, Jean-Luc Bonzoms, Saïd Hassani, Thierry Huillet, Henri Coll-Lacour

Caudies

fin juin 87

En ce début d’été 87, René Payrard nous avait invités, comme en 83 à disputer un tournoi triangulaire à Caudiès. Nous ne gardons aucun souvenir des scores des deux matchs. Nous avons seulement en mémoire le bon accueil de René chez lui à l’heure de l’apéro. Après le premier match gagné de la matinée, toute l’équipe des Pallagoustys avait envahi sa salle à manger pour partager une bonne heure d’amitié. Après, René nous a indiqué une épicerie pour faire quatre courses et un petit gouffre pour se baigner et manger tranquille. Notre capitaine Henri lança directement au fond du gouffre les deux bouteilles de vin achetées à l’épicerie. Devant l’acharnement de Jean-Luc Bonzoms à les ressortir en se noyant à moitié à chaque fois, Henri finit par abandonner et le vin fut bu. Il faisait beau, l’eau était bonne et la journée plus que belle. C’était un tournoi parmi tant d’autres où il faisait bon se retrouver sur un terrain à jouer ensemble et à sentir ce feeling qui passait entre nous tous.

Debout: Rolland Vanderode, Jean-François Marin, Eric Sibieude, Jean-Luc Bonzoms, Thierry Huillet, Khaled Hassani, Saïd Hassani
Accroupis: Didier Fabresse, Thierry Catala, Pierre Dedeus, Henri Coll-Lacour, Sidney Huillet

Vernet les Bains

5 juillet 1987

Il y avait un tournoi de sixte ce jour-là à Vernet et nous décidons d’y participer avec comme seul objectif de bien nous amuser. Nous sommes huit : Eric Sibieude dans les buts, Didier Salgas, Alain Planes (joueur aux trois poumons et aux quatre rates), Saïd Hassani, René Payrard, Henri Coll Lacour et pour jouer à l’attaque, un duo de feu avec Jean-Luc Bonzoms et Thierry Catala. Là aussi, les matchs défilent. Nous jouons beaucoup. Les noms d’équipes et de scores se sont volatilisés avec le temps. Un article découpé dans l’Indépendant dit qu’en finale, nous avons battu “ les Bisounours ” 2 à 1 en toute fin de match. Mi-temps : 1 à 1. La coupe remise est belle. Il y a en plus un magnifique trophée qu’une équipe doit gagner trois fois de suite pour se l’approprier. Henri le voit déjà à Planèzes, au milieu de toutes les autres coupes. Nous avons juste eu le droit de le regarder, de le caresser un petit peu et le comité le rangea pour l’année suivante. Il est certain que s’ils nous l’avaient prêté un an, nous l’aurions toujours, d’autant plus que nous ne sommes plus revenus sur Vernet les Bains. Les “ Bisounours ”, par contre, vainqueurs en 85 et 86 ont sans doute eu beaucoup de regrets. Nous nous sommes régalés ! Thierry et Jean-Luc devant, vraiment c’était de la dynamite. Didier et Henri derrière assuraient le strict minimum, Eric dans les buts était impérial et Saïd, René et Alain s’occupaient d’approvisionner notre duo de choc.
Le retour sur Planèzes fut tardif et la coupe fut bien arrosée.

Derrière: Alain Planes, Didier Salgas, Saïd Hassani, Thierry Catala
Devant: René Payrard, Eric Sibieude, Henri Coll-Lacour, Jean-Luc Bonzoms

Prats de Sournia

13-14-15 août 88

Cet été-là, nous ne disputons qu’un seul tournoi : Prats. Nous nous doutions un peu que ce serait le dernier mais nous espérions que non. Certains de nos joueurs étaient atteints par la limite d’âge, par l’arthrose, par des tendons bien détendus. Les Baixanencs commençaient à construire leur nid ailleurs. Bref, nous sentions très fort, tous, qu’il serait difficile de se retrouver à nouveau un autre 15 août. Vingt équipes étaient inscrites. Nous formons une poule de trois avec Saint-Paul 1 et Rabouillet (encore eux !).

Contre Saint-Paul, d’entrée, nous prenons un tir sur la transversale qui aura le mérite de nous signaler que nous ne sommes pas à la plage. Nous tournerons à la mi-temps avec 3 buts d’avance (et un Jean-Luc en pleine bourre), et malgré un but concédé en deuxième période, nous gagnons 3 à 1.

Face à Rabouillet, Henri avait fait passer un message très clair : oublier pendant 15 minutes, que nous jouions contre nos copains de Rabouillet afin de ne pas répéter le match décontracté du tournoi précédent. Jean-Luc et Saïd sur coup franc, nous permettent de mener 2-0 à la pause. Rabouillet revient dans la partie sur une passe en retrait mal assurée et le Corse ratera la balle de 2-2. En fin de match, alors que Rabouillet joue le va-tout, sur un contre rapide, Jean-Luc clôturera la marque : 3-1.

En quart de finale, nous tombons sur un os : Ansignan 2. D’entrée, nous prenons un but marqué par Loïc, que l’arbitre refuse immédiatement pour charge dangereuse sur notre goal Eric. Ayant revu les images plusieurs fois, nous assurons que le but était valable. Saïd marquera rapidement et tout en jouant mal, nous nous dirigeons vers une victoire étriquée. L’arbitre est sur le point de siffler la fin du match, lorsque Ansignan égalise. Pour la première fois, nous disputons le but en or. Sur deux mi-temps de 3 minutes, le premier qui marque, gagne. Six minutes crispantes et alors qu’il ne reste qu’une poignée de secondes qui nous dirige vers la séance de tir aux buts, Saïd nous envoie en demi-finale.

La demi-finale, c’est contre Latour. Il y a Thierry, Pierre, Alain, mais il manque des piliers comme Frédo, Denis, Laurent. C’est un mélange d’anciens et de jeunes. Juste avant la mi-temps, Saïd placera un superbe tir et en deuxième mi-temps, sur un contre rondement mené, Jean-Luc, seul devant le goal Pilou, assurera notre place en finale. Alors que nos amis de Latour gagnerons le match de la troisième place contre Saint-Paul, nous jouons notre septième finale, notre 44 ème match à Prats, sans nous douter que c’est vraiment le dernier.

Cette finale, nous la jouons contre Pézilla. En revoyant la photo de la présentation des équipes, Pézilla semblait sortir d’un défilé de mode (ils recevront une coupe pour leur élégance), et nous, directement de la vigne après une journée de vendanges.

Jean-Luc, omniprésent tout au long du tournoi, marquera tellement vite le premier but, que notre cameraman n’aura pas eu le temps de le filmer. Saïd verra son retourné acrobatique frapper la transversale. Menant 1-0 à la pause, nous doublons la mise par Jean-Luc sur un nouveau contre de Saïd. Robert Lameuse, toujours aussi vif et inspiré, réduira le score. Mais il était dit que Jean-Luc serait LE grand bonhomme de ce match : un centre au cordeau de Jean-Louis et sa tête imparable finira au fond des filets. Il réalise là le coup du chapeau. Ce sera le dernier but du tournoi, son dernier but et le nôtre aussi.

La coupe, du fait de l’avoir gagnée trois fois de suite, est à nous définitivement. Une fois de plus, nous ferons long sur NOTRE place, à Prats. Et quelle nostalgie de voir le staff pratséen (Guy, Jeannot, Jean-Louis) poser avec nous sur une dernière photo !

Debout : Saïd Hassani, Jean-Louis Puy, Sid Huillet, Thierry Huillet, Eric Sibieude

Accroupis : Christophe Medinilla, Didier Salgas, Henri Coll-Lacour, Jean-Luc Bonzoms

2 ème rang : Jean-Luc, Didier, Eric, Jean-Louis, Saïd

1 er rang : Sid, Henri, Christophe, Guy, Jeannot, Jean-Louis

Pendant les trois derniers tournois de Prats, avec Didier Salgas de Paziols, Eric Sibieude de Montner, Jean-Luc Bonzoms, Saïd Hassani, Jean-Louis Puy et Christophe Medinilla de Baixas, nous nous sommes vraiment régalés. Didier, joueur discret, défenseur intraitable, peu cité dans les comptes-rendus de match, faisait son travail tranquille, rarement pris à défaut, donnait beaucoup de confiance à l’arrière.

Par contre, il s’y entendait pour faire monter l’ambiance avec Eric et Jean-Luc, dès qu’on ne jouait plus. Une fois, il donna des sueurs froides à Henri, quand il fallut partir de Planèzes le chercher à Paziols (voiture en panne) alors que le premier match du tournoi se jouait une heure après. Didier, Saïd et Jean-Luc arrivèrent au terrain du Pla, 5 minutes avant le premier match.

Eric, éternel sourire aux lèvres. Il n’y avait qu’à le regarder pour se sentir bien. Il venait en mobylette de Montner et Henri garde ce beau souvenir de lui. Il raconte : “ C’est le matin, 9 heures environ. J’entends la mobylette d’Eric qui arrive. J’ouvre la fenêtre, il s’arrête devant les acacias, pose la mobylette sur béquilles et la roue de devant… tombe.  Au lieu de ressentir une grosse touille, il éclate de rire, et moi avec. ” . Ça, c’était tout Eric !

Les Baixanencs, eux, avaient été élevés dans la même école de football et ça se ressentait sur le terrain. Ils aimaient bien aussi nos bals de village (Jean-Louis “ flashera ” d’ailleurs sur une fille de Prats). Ils les aimaient tellement, ces bals, qu’ils squattaient régulièrement deux chambres chez Henri tous les étés.

Aujourd’hui, que reste-t-il de tout cela ?

Les Planézols de souche, nous nous voyons tous les jours ou presque.

Didier ? Nous n’avons plus de nouvelles depuis longtemps mais nous ne l’oublions pas.

Eric ? Nous nous voyons parfois à sa parcelle de syrah dans le virage près du croisement de Montner, lors de réunions ou à d’autres occasions. Il a gardé la même jovialité.

Les Baixanencs ? C’est au gré des occasions (anniversaires, mariages, jubilés…) mais nous voyons régulièrement Jean-Luc Bonzoms.

Comment pourrions-nous oublier nos supporters ?

Pendant des années, ils nous suivront partout dans les Fenouillèdes.

Petits, grands, jeunes, moins jeunes, femmes, hommes, ils seront toujours derrière nous.

Si nos albums photos sont si épais aujourd’hui, c’est bien grâce à eux.

Christine et Anne, par exemple, des pellicules plein les poches, n’avaient d’autre consigne que de faire un maximum de clichés de nos matchs. Anne, en 87 à Prats, en l’absence de notre cameraman titulaire Jean-Michel, se paiera le luxe avec sa gentillesse et beaucoup de patience de nous filmer trois après-midi durant, l’œil collé au viseur de la caméra, bravant la canicule et finissant par ne plus rien y voir du tout. Quel beau sourire elle avait ! D’ailleurs elle l’a toujours !

Dédé Malet, plus partial et chauvin que lui, on ne pouvait pas trouver !

Il rouspétait systématiquement dès que les décisions de l’arbitre nous étaient défavorables. Ce qui entraînait parfois des chamailleries fraternelles avec Jeannot Calvet.

Jean-Michel viendra longtemps pour rendre service à son beau-frère Henri car il devinait à quel point cela lui tenait à cœur de pouvoir conserver un souvenir de ses fantastiques années qui passaient sans rien dire. Maintenant, elles sont loin, mais les matchs sont bien à l’abri dans nos K7.

Une fois, en 85, nous leur avons fait une bonne blague, je devrais dire, une mauvaise. Habitués à nous voir régulièrement arriver au bout des tournois, ils ne se pressèrent pas et arrivèrent au terrain du Pla un petit moment après notre élimination contre Le Vivier. Qu’importe ? Ils resteront et supporteront Latour qui ira au bout du tournoi.

Et puis, ils étaient beaux ces moments de communion lorsque nous redescendions chez nous à discuter aux étoiles, devant la maison d’Henri, à chanter, à rire, à boire et à grignoter aussi. Nous nous repassions la vidéo du tournoi dans la soirée et nous touchions le Paradis. Tard dans la soirée, nous retrouvions nos amis de Latour sur la place du village pour le 15 août, et là, la permission de minuit fondait comme neige au soleil en même temps que s’ouvraient les vannes du bar.

  • 1978.
  • •  ¼ de finale. Planèzes 2 – Sournia 0 (Henri, Thierry)
  • •  ½ finale. Planèzes 3 – Pézilla 4 (Henri 3)
  • •  3 ème place. Planèzes 4 – Ansignan 1 (Henri 2, Sid 1, 1 CSC)
  • 1979.
  • •  ¼ de finale. Planèzes 3 – Vivier 0 (Bernard, Sid, Henri)
  • •  ½ finale. Planèzes 3 – Sournia 0 (Henri 2, Bernard)
  • •  finale. Planèzes 2 – Prats 1 (Henri, Sid)
  • 1980.
  • •  ¼ de finale. Planèzes 3 – Rabouillet 1 (Henri 2, Robin)
  • •  ½ finale. Planèzes 0 – Saint-Paul O (éliminé 3 à 5 au tir aux buts)
  • •  3 ème place. Planèzes 1 – Ansignan 1 (Henri) (Vainqueur 5-2 au tir aux buts)
  • 1981.
  • •  1 er tour. Planèzes 0 – Ansignan 0 (Vainqueur 5-4 au tir aux buts)
  • •  ¼ de finale. Planèzes 5 – Sournia 0 (Henri 4, Saïd)
  • •  ½ finale. Planèzes 3 – Pézilla 0 (Robin, Thierry, Jean-Luc)
  • •  finale. Planèzes 2 – Prats 0 (Saïd 2)
  • 1982.
    14. 1 er tour. Planèzes 1 – Ansignan 0 (Henri)
  • 15. ¼ de finale. Planèzes 2 – Pézilla 1 (Niño, Henri)
  • 16. ½ finale. Planèzes 2 – Le Vivier 1 (Bernard, Henri)
  • 17. finale. Planèzes 2 – Latour 2 (Niño SP, Henri)(éliminé 3-5 au tir aux buts)
  • 1983.
  • 18. 1 er tour. Planèzes 5 – Caudiès 0 (Saïd 2, Jean-Luc 2, Henri)
  • 19. 1 er tour. Planèzes 0 – Latour 0 (vainqueur 4-3 au tir aux buts)
  • 20. ¼ de finale. Planèzes 4 – La Croix de Fer 1 (Jean-Luc 2, Saïd,
  • Henri)
  • 21. ½ finale. Planèzes 2 – Pézilla 0 (Thierry 2)
  • 22. finale. Planèzes 2 – Caudiès 0 (Henri, Saïd)
  • 1984.
    23. 1 er tour. Planèzes 1 – Pézilla 0 (Thierry)
  • 24. ¼ de finale. Planèzes 1 – Aïchous 1 (Jean-Luc) (éliminé 3-5 au tir aux buts)
  • 1985.
    25. 1 er tour. Planèzes 3 – Caudiès 0 (Henri 2, Jean-Luc)
  • 26. 1 er tour. Planèzes 4 – Rabouillet 0 (Jean-Luc 3, Henri)
  • 27. 1 er tour. Planèzes 1 – Sournia 0 (Henri)
  • 28. ¼ de finale. Planèzes 0 – Le Vivier 1
  • 1986.
  • 29. 1 er tour. Planèzes 1 – Prats 0 (Thierry)
  • 30. 1 er tour. Planèzes 3 – Caramany 0 (Jean-Luc 2, Thierry)
  • 31. ¼ de finale. Planèzes 2 – Aïchous 0 (Jean-Luc, Saïd)
  • 32. ½ finale. Planèzes 1 – Latour 0 (Jean-Luc)
  • 33. finale. Planèzes 1 – Caudiès 0 (Saïd)
  • 1987.
    34. 1 er tour. Planèzes 4 – Albas 0 (Jean-Luc, Henri 2, Jean-Louis)
  • 35. 1 er tour. Planèzes 2 – Latour II 0 (Henri, Saïd)
  • 36. 1 er tour. Planèzes 1 – Rabouillet 1 (Jean-Luc)
  • 37. ¼ de finale. Planèzes 1 – Prats 0 (Jean-Luc)
  • 38. ½ finale. Planèzes 2 – Latour II 1 (Saïd SP, Jean-Luc)
  • 39. finale. Planèzes 2 – Latour I 0 (Saïd, Jean-Luc)
  • 1988.
    40. 1 er tour. Planèzes 3 – Saint-Paul 1 (Henri, Jean-Luc 2)
  • 41. 1 er tour. Planèzes 3 – Rabouillet 1 (Jean-Luc 2, Saïd)
  • 42. ¼ de finale. Planèzes 2 – Ansignan 1 (Saïd 2)
  • 43. ½ finale. Planèzes 2 – Latour 0 (Saïd, Jean-Luc)
  • 44. finale. Planèzes 3 – Pézilla 1 (Jean-Luc 3)

Depuis toujours, les enfants qu’ils soient jaunes, rouges, noirs ou blancs, aiment courir derrière un ballon qui roule. Nous, nous aimions cela. Et nous avions la chance dans notre petit village d’être nombreux. Alors, les rues devenaient vite pour nous les plus beaux stades du monde. Et deux cailloux posés au sol à chaque extrémité les plus belles cages. Ces rues, bien sûr, étaient choisies en fonction de la patience ou de l’absence des voisins. Bien avant les grandes instances du football international, nous avions inventé sans le savoir, le “ but en or ” ou “ la mort subite ”.. Dans ces matchs interminables, quand la nuit tombait et que nos chères mamans nous appelaient, il y en avait toujours un pour lancer “ le prochain qui marque a gagné ”, car pour nous, le nul n’existait pas. C’est là, je crois, tout petit, dans ces rues poussiéreuses pas encore goudronnées, que nous avons découvert le plaisir de jouer et de gagner. Nous apprîmes un jour qu’un village organisait son premier tournoi de sixte de football. Ce village inconnu, du nom de Prats de Sournia, était tellement loin, là haut derrière les montagnes que nous décidâmes d’y camper pour le tournoi. C’était notre première participation à un tournoi en 78 et nous étions au début d’une décennie formidable au cours de laquelle nous allions sympathiser avec tous les villages de ce merveilleux pays que sont les Fenouillèdes. En y repensant, notre plus grande fierté c’est de n’avoir jamais eu le moindre problème, le moindre accroc sur un terrain avec nos adversaires. Prats de Sournia, le Balcon des Fenouillèdes tellement il est haut perché, avec son indestructible et incontournable maire, Jeannot Calvet (mieux que Thierry Rolland et Jean-Michel Larqué lorsqu’il a un micro dans les mains).
Bien secondé par Guy, Didier et tout le staff lors de l’organisation du tournoi.
Pézilla du Conflent avec Louis, André, Robert…
Rabouillet avec “ le Corse ”, Pascal…
Caudiès avec Serge, René, Patrice…
L’ “ Aïchous ” de Sournia avec les frères Blanc.
Le Vivier avec les Palmade, les Fourcade…
Ansignan, bien sûr, que nous devions traverser pour rentrer chez nous et où la halte était obligatoire lorsque nous redescendions parfois de Prats avec la coupe qui finissait par sentir bon l’anis.

Et que dire de nos amis de Latour avec qui la rivalité était aussi forte que notre amitié. Que de belles parties disputées face à Pierre, Thierry, Frédo, Alain, Denis…
Dix années. Dix années magnifiques remplies que de bons souvenirs (Même les défaites paraissent douces aujourd’hui) !
Les nuits d’été, les bals de village étaient les meilleurs endroits pour se retrouver entre équipes et supporters la veille d’un tournoi, comme à Fosse qui précédait souvent Le Tournoi de l’été, Prats.
Même si beaucoup de visages restent encore inconnus aujourd’hui, c’étaient vraiment de belles soirées.
Et puis, sur les terrains de Prats, en 1988, où nous avions débuté dix ans plus tôt, la boucle se referma doucement.
C’était une belle période et malgré les années passées, elle reste là au fond de nous, fraîche, intacte, sans une ride.
Prats vient de fêter son 26ème tournoi des Fenouillèdes.
Vers le 15 août, toi, le touriste, si tu lis ces lignes, délaisse les plages trop chaudes et trop bruyantes et file vers le balcon des Fenouillèdes t’oxygéner…


A.O.C. (Appellation d’Origine Contrôlée)

Eté 1981. Laissant définitivement Paris derrière eux, Brigitte et Sidney viennent s’installer au village. Une décision mûrement réfléchie qui voit ce dernier reprendre les vignes de son père Roger. Dans ce cadre magnifique qu’il connaît comme sa poche depuis sa plus tendre enfance, une seule chose lui manque vraiment à la longue : son groupe de musique : Loose Blues. C’est là, au milieu de ses vignes, que lui vient l’idée d’en créer un au village.
En quelques mois seulement, sous sa baguette, naît le groupe A.O.C (Appellation d’Origine Contrôlée, petit clin d’œil aux bons vins de notre terroir). Style de musique : blues – rythm’and blues.

La première formation du groupe est la suivante :
Chant : Brigitte, Sidney
Piano : Nancy
Batterie: François
Basse, harmonica : Gérard
Guitares : Henri, Sid

Les répétitions du groupe se font tous les samedis après-midi chez Nancy, qui, comme son frère Sidney, a laissé également, sans regret, la capitale, pour revenir au pays.
Le premier concert aura lieu au cours de l’été 83 à Souvignes chez Jacqueline. A l’occasion de cette fête, Christian qui habite à Soulatges, dans l’Aude (un temps saxophoniste à Toulouse dans une fanfare des Beaux-Arts), se voit proposer de rejoindre le groupe, ce qu’il fait pratiquement instantanément.

1984. Le premier à lâcher le groupe sera Henri, ses doigts étant plus habiles à manier un manche de pioche que des cordes de guitare. En cette même année, apparaît Michel, originaire de Prats de Sournia, et qui est pour beaucoup dans la venue de son copain François comme batteur au sein du groupe A.O.C.
C’est à l’occasion d’un tournoi de sixte dans son village en 1980, qu’il était  tombé par hasard, sur Brigitte et Sidney, perdus de vue depuis belle lurette. De fil en aiguille, il se retrouve donc, 4 ans plus tard, au milieu de ses amis, au chant, avec en prime, une basse pendue autour du cou, Gérard retrouvant sa guitare. Peu après, François quittant la région, quitte du même coup le groupe. Yvan, le mari de Nancy, passionné de batterie, prend le relais sans aucun souci, d’autant plus que les répétitions se passant à domicile, il avait eu le temps de se familiariser avec tous les morceaux.

Formation AOC 84 :
Chant : Brigitte, Michel, Sidney.
Piano : Nancy.
Batterie : Yvan.
Basse : Michel.
Saxo : Christian.
Harmonica : Gérard.
Guitares : Gérard, Sidney.

1986. C’est l’année du grand changement. Fabienne arrive dans le groupe. Elle aime bien le saxo. Depuis quelques temps déjà, elle prend des cours avec Christian, qu’elle a rencontré lors d’une fête à Soulatges. Pendant cette période, elle a le mérite de louer son instrument. Christian se rappelle aujourd’hui combien elle était douée. Il était fasciné par sa facilité à jouer et sa bonne oreille.
Pour différentes raisons, Nancy et Yvan ( futurs parents), Michel (travail) quittent AOC à leur tour. A partir de ce moment là, les répétitions se font chez Brigitte et Sidney.
De cette fin d’année 86 à 89 , Brigitte, Christian, Fabienne, Gérard , Sidney se munissent d’une boite à rythme devenue indispensable pour les concerts et répétitions et sur laquelle sont enregistrées basse et batterie qui font,  du coup cruellement défaut.
Petit retour en arrière en 1977.
L’arrivée de Gérard dans le groupe s’est faite sûrement par le biais d’un concert donné sur la place du village au cours de l’été 77 par la chanteuse Giselle Bellsolā (sa belle sœur). Guitariste du groupe, au cours de l’apéritif qui s’en suit, il tombe en pleine discussion avec notre président de la cave coopérative Monsieur Malet Joseph, qui lui propose la place de peseur aux quais pendant la période des vendanges. Il le sera  de 77 à 84. Il se lie d’ amitié avec Brigitte et Sidney lors de leur venue au village en 81. Sans le savoir, ils sont déjà les trois piliers d’AOC .

Formation AOC 86 
Chant : Brigitte, Sidney .
Saxos : Fabienne, Christian.
Harmonica : Gérard.
Guitares : Gérard, Sidney .

1989. Fabienne habite Montner. Un de ses voisins s’appelle Stéphane et… joue de la basse. Il ne tardera pas à se retrouver très rapidement à Planèzes pour y répéter tous les samedi après midi.
Il est Normand. Descendu de sa chère Normandie en compagnie d’un ami (Hervé), en 86 jusqu’à Couiza (Aude), l’un s’installera au pied de Bugarach dans les Corbières (à la Bastide), l’autre atterrissant à Montner. Ils ont la particularité de jouer du même instrument.
Hervé joue d’abord en Normandie dans le groupe SOON, puis plus tard à la Bastide avec QUARTET GAEC qui n’a pas de batteur . L’idée tente Hervé, qui prend des cours avec Patrick Lemoine, batteur professionnel à Paris, et dès 86 passe le plus clair de son temps libre sur sa batterie.
Du coup, c’est le plus naturellement du monde que Stéphane pense à lui pour remplacer la boîte à rythme sans âme d’AOC.
1990. Hervé (qui à déjà vu AOC en concert) fait mieux connaissance avec les musiciens Planézols au cours des vendanges 90. Le contact est si chaleureux qu’il ne les quittera plus. Aujourd’hui, en 2008, il est depuis longtemps employé communal au village et apprécié de tous. Avec le recul, on peut lui tirer un coup de chapeau, pour avoir fait le trajet La Bastide-Planèzes (60kms Aller- retour) à chaque répétition, dans sa 104. Petit bémol pour lui, garée chemin des vignes, sa 104 sera visitée une nuit de tramontane et sa batterie dérobée.
Stéphane à la basse, Hervé à la batterie, la boîte à rythme sans aucun regret est remisée à l’unanimité.

Formation AOC 90 :
Chant : Brigitte, Gérard, Sidney .
Saxos : Fabienne, Christian .
Basse : Stéphane .
Batterie : Hervé .
Harmonica : Gérard .
Guitares : Gérard, Sidney .

1993. Stéphane s’en va. De même que Christian. Pour ce dernier, ‘’Aoctiste’’ depuis 84, qui compensait, comme il le disait lui même, son manque d’oreille par un gros travail, il méritait vraiment de faire partie de l’enregistrement un an plus tard à Planèzes , de l’ unique CD du groupe . Dommage. Recruté par annonce, arrive donc en 93 Christian Michel, (Chris) ancien bassiste devenu routier. Il peut dire un grand merci à AOC pour l’avoir remis dans le circuit. Après un bout de chemin Planézol, il joue un temps avec Olivier DEUS avant de continuer l’aventure avec le groupe Nico BACKTON qui dure toujours en 2008.

Formation AOC 93.
Chant : Brigitte, Gérard, Sidney.
Saxo : Fabienne .
Basse : Chris.
Batterie : Hervé.
Harmonica : Gérard.
Guitares : Gérard, Sidney.

1994. Cette année là, un dernier changement intervient : l’ancien bassiste remplaçant le nouveau.

26 et 27 Mars 94 : enregistrement à Planèzes par Jérome Wahart et Jean Jacques Baudet du CD d’AOC .


Formation AOC 94. Enregistrement CD .
Chant : Brigitte, Gérard, Sidney.
Saxo : Fabienne.
Basse : Stéphane.
Batterie : Hervé.
Harmonica : Gérard.
Guitares : Gérard, Sidney.

Automne 1995. Trop touché par la disparition de Fabienne, le groupe arrête.

Avril 1996. A Soulatges (chez Mimi), un concert est joué en sa mémoire.

Suivront quelques concerts exceptionnels :
    –   Tuchan. Mariage Pierrot. Octobre 98. St Roch.

  1. Tuchan. 45 ans Babé. Février 2000. La Peyrière .
  2. Jardin Loubet De Sceaury. 100 ans (50 chacun) de Marité et Jean-Louis. Août 2000.

En 2008, le groupe n’ est pas mort, il dort seulement. Et s’il venait à se réveiller pour une belle occasion, quelque chose nous dit, que cela ne serait pas pour déplaire à Gérard, qui a toujours considéré AOC comme son oasis. Ne déplairait ni à Gérard,  ni au reste du groupe d’ailleurs.

Concerts AOC.

Eté 83. Souvignes.
14 Avril 84. Calces.
11 Août 84.Estagel. St Vincent.
Juillet 85. St Paul. Le Châtelet.
Juin 86. Ecole Latour de France.
Juin 86. Tuchan. St Roch.
Juin 88. Tuchan. St Roch.
17 Juillet 88. Serrabonne.
1988 . Col de Jau.
1989. Nantilla.
29 Juillet 89. St Féliu.
Novembre 90. Le Pech.
21 Décembre 90. Latour de France. Chez Juju .
Hiver 91. Soulatges. Chez Mimi.
29 Juin 91. Nyls.
27 Juillet 91. Bras en Provence.
3 Août 91. St Feliu.
21 Janvier 92. Estagel. Salle Arago.
7 Mars 92. Estagel. Chez Zaia à l’ Elypse.
Eté 92. Planèzes. Place du village.
Eté 92. Souvignes.
8 Août 92. Estagel. Colisée.
92. Cabestany. Tremplin Rock.
30 Mai 93. Argelès. Valmy.
Eté 93. Tuchan. St Roch.
26 Juin 94. Opoul . La Bel Oriol. Dernier concert AOC.
15 août 2009, Planèzes, 50 ans Hervouz, jardin Loubet de Sceaury

Les Musicos

Les Concerts

Calces 14 Avril 1984

Estagel 11 Août 1984

Latour de France Juin 1986

Saint Roch 07 Juin 1986

Saint Roch 27 Juin 1988

Serrabonne Juillet 1988

Marcevol Mars 1989

Saint Féliu 29 Juillet 1989

Marcevol Janvier 1990

Saint Féliu 28 Juillet 1990

Latour de France 21 Décembre 1990

La Bastide 9 10 Février 1991

NYLS 29 Juin 1991

Saint Féliu 3 Août 1991

Aix 27 Juillet 1991

Estagel 21 Janvier 1992

Estagel 7 Mars 1992

Estagel 8 Août 1992

Argeles 30 Mai 1993

Enregistrement 1994

Bel Oriol Opoul 26 Juin 1994

Planèzes, 15 Août 2009, 50 ans Hervouz

Bien malin qui dira d’où viennent les vide-greniers et où s’est tenu le premier.
Toujours, depuis belle lurette, ils fleurissent ici et là, par monts et par vaux, et rare est le village de notre beau Roussillon aujourd’hui à ne pas organiser le sien.
Le nôtre n’a pas échappé à la mode et, venu l’automne 2006, il a vu débarquer dans ses rues et ruelles sa première ribambelle d’exposants.
Depuis, bon an mal an, au gré du temps et des envies, le troisième dimanche d’octobre lui est consacré.
Comme pour la St Jean ou la St Pierre, l’occasion est ainsi donnée aux Planézols de se retrouver autour d’un café chaud ou d’une bière fraîche.
Et si, au milieu de tout ce capharnaüm, les ‘’perles rares’’ datant au moins de sous Léon Blum, sont vraiment rares, on se régale de se promener dans nos placettes et ruelles pleines de vie et de couleurs.

2006

2007

2008

2009

1010